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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 15:15
Requiem pour Francis le postier, suicidé du travail
Mercredi 7 Novembre 2012 à 12:00 | marianne.net

 

Jack Dion
Directeur adjoint de la rédaction de Marianne

 

 

(CHAMUSSY/SIPA)
(CHAMUSSY/SIPA

Un homme, prénommé Francis, s’est pendu à l’heure de la pause déjeuner, dans le bureau de poste de La Fère (Aisne). Il avait 55 ans. Quelques minutes avant le geste fatal, il avait envoyé un mel à sa direction, résumé par un seul mot : « Adieu ». Dans ce message post mortem, si l’on peut dire, il affirmait ne plus supporter le manque de « reconnaissance » au travail. Il écrivait notamment : « J’ai attendu jusqu’au dernier moment un vrai message d’espoir, un peu de reconnaissance du travail que j’ai effectué, rien, rien du tout ».

A la radio, à la télévision, dans les journaux, le drame a été à peine évoqué. Il a eu moins d’écho que le traumatisme des quelques Français qui ont été privés du marathon de New York à cause de l’ouragan Sandy, et qui se sont préparés si longtemps pour avoir la chance de traverser le pont de Brooklyn.

Un homme qui se pend sur son lieu de travail, quel intérêt ? Qu’il s’agisse du quatrième suicide à La Poste en un peu plus d’un an, quelle importance ? Que cela concerne un service public converti de force aux joies de la gestion managériale en vogue dans le privé, qui s’en soucie ? Que les syndicats mettent en garde à longueur de communiqués rageurs et de SOS à répétition, qui s’en préoccupe ?   

Par un hasard du calendrier, le suicide de Francis a eu lieu en pleine discussion sur le rapport Gallois. Ce dernier a été ramené par les éditocrates à une seule question : comment réduire le « coût du travail » ? Impossible d’y échapper. Certains (fort rares, on en convient) ont beau expliquer que la « compétitivité » du pays ne se redressera pas en taillant à la serpe dans la partie salariale (sinon la Grèce se porterait à merveille), il est des gens bien installés qui posent et reposent la seule question digne d’intérêt à leurs yeux de convertis : mais qu’attendez-vous donc pour réduire le « coût du travail » ?

L’autre matin, l’inénarrable Jean-Michel Apathie recevait Louis Gallois sur RTL. Comme ce dernier expliquait pourquoi il lui paraissait nécessaire de réaliser un allègement de 20 milliards d’euros de « charges » (qui sont en réalité une partie de salaire dévolue au financement de la protection sociale), le journaliste accusait le commissaire général à l’investissement de «jouer petits bras », d’être « timoré », de se contenter de « pas grand chose ». Et d’expliquer que 20 milliards, ce n’était pas suffisant, qu’il fallait aller bien au-delà, à 50 voire 60 milliards. Et pourquoi pas 100 milliards pour faire un compte rond ? C’est comme au loto, il faut miser gros pour toucher le gros lot.

Il n’est nul besoin d’avoir fréquenté les cours d’une école de journalisme pour comprendre le message subliminal d’une telle (non) « analyse ». Cela revient à dire que la cause de la crise, aujourd’hui, c’est le travail et sa rémunération – enfin celui des salariés en général et des ouvriers en particulier, dont chacun sait qu’il frise l’opulence.

En effet, quand on évoque les revenus des grands patrons, ces mêmes esprits crient aussitôt au « racisme anti patrons ». Ils sont même prêts à monter dans la même voiture idéologique que Laurence Parisot pour pérorer contre le « racisme anti entreprises » (sic). En revanche, ils sont tous d’accord pour dénoncer le « coût du travail » (celui des autres, pas le leur).
Peu importe si derrière cette notion, il y a des hommes et des femmes qui souffrent ; des hommes et des femmes qui ont des salaires de misère ; des hommes et des femmes qui se sentent oubliés, abandonnés, méprisés; parfois même des hommes et des femmes qui vont jusqu’à commettre l’irréparable.

On se gardera ici d’instrumentaliser le geste de Francis le postier. Dans tout suicide, il y a une part personnelle, intime, qui interdit la généralisation abusive et l’accusation définitive. Mais comment un homme comme lui pouvait-il réagir à l’écoute du débat ubuesque sur la nécessaire réduction du « coût du travail » ? Le coup du « coût du travail »,  à le lire, il en est mort.
Que l’on me comprenne bien. Le débat sur la situation économique de la France est nécessaire. Il faut le mener sans faux fuyant, sans œillères, sans a priori idéologique, sans tomber dans les ornières du démagogiquement correct. Mais il faut mesurer le poids des mots et des maux.

Voici peu, on disait non sans raison que la mise au rebut de la valeur travail était l’une des origines de la crise. Aujourd’hui on semble avoir oublié ce constat de bon sens pour faire du travail et de son prétendu « coût » l’ennemi public numéro 1. C’est une injure à tous ceux qui vivent comme ils peuvent de leur travail, et c’est une insulte à la mémoire de ceux qui en sont morts.   

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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 13:11

Pierre Khalfa, lors d'un débat à la Fête de l'Humanité 2009

Politique - le 7 Novembre 2012

Pierre Khalfa : "C’est une véritable cure d’austérité que le gouvernement prépare"

 

Le coprésident de la fondation Copernic, qui a signé un rapport intitulé « En finir avec la compétitivité » (ci-dessous), réagit aux mesures annoncées par le gouvernement qui reprend pour l’essentiel les préconisations du rapport Gallois.


Quelle est votre appréciation globale des mesures annoncées 
par le gouvernement ?

Pierre Khalfa. Le gouvernement reprend pour l’essentiel les préconisations du rapport Gallois, qui lui-même reprenait principalement les exigences du patronat.

 

Quel regard portez-vous sur le transfert annoncé d’une partie de la fiscalité 
des entreprises vers les ménages ?

Pierre Khalfa. Le rapport Gallois préconisait un transfert direct des cotisations patronales sur les ménages, les mesures du gouvernement prévoient un transfert indirect par le biais d’un crédit d’impôt. C’est un cadeau au patronat de 20 milliards d’euros. L’augmentation de la TVA qui en finance une partie est particulièrement injuste puisqu’elle touche de manière disproportionnée les classes populaires, qui consomment l’essentiel de leur revenu. Il s’agit d’un retour de la « TVA sociale » de Nicolas Sarkozy, que François Hollande avait condamnée et que son gouvernement a abrogée. C’est un reniement majeur. De surcroît, les ménages payeront deux fois. Car une nouvelle baisse des dépenses publiques de 10 milliards d’euros est également prévue. Elle s’ajoute à celles déjà programmées d’ici à 2017. C’est une véritable cure d’austérité que le gouvernement prépare.

 

Cette mesure est-elle de nature 
à permettre la relance de l’économie ?

Pierre Khalfa. Alors que l’économie stagne, que l’investissement des entreprises est au plus bas, couper dans les dépenses publiques et réduire la consommation des ménages, en augmentant la TVA, ne peut qu’entraîner la France dans une logique récessive qui enfoncera le pays dans la crise. Les allégements de cotisations sociales représentent déjà plus de 30 milliards d’euros en contrepartie desquels le patronat s’était engagé à embaucher. Résultat : un simple effet d’aubaine. Même la Cour des comptes a indiqué que l’effet sur l’emploi est incertain.

 

Ces mesures visent la réduction du « coût 
du travail ». Est-ce le véritable problème ?

Pierre Khalfa. En France, le coût du travail dans l’industrie est inférieur à celui de l’Allemagne. Mais le coût du capital n’est jamais abordé. Les dividendes versés aux actionnaires en 2010 représentaient 9 % de la valeur ajoutée des sociétés non financières, contre 5,6 % en 1999. Il faut s’attaquer à la financiarisation des entreprises. Leurs dépenses en recherche et développement, par exemple, sont passées de 44 % des dividendes en 1992 à 25 % aujourd’hui. Il existe de multiples solutions pour bloquer cette financiarisation, comme limiter le montant des dividendes versés aux actionnaires.

 

Vous avez signé un rapport intitulé « En finir avec la compétitivité » (1). En quoi cette notion, sur laquelle prend appui le gouvernement, 
vous paraît-elle nuisible ?

Pierre Khalfa. L’objectif de la compétitivité est de réduire la masse salariale, et donc la demande intérieure, pour exporter et gagner des parts de marché contre ses voisins. Or aujourd’hui les économies de l’Union européenne sont totalement intégrées et les excédents commerciaux des uns sont les déficits des autres. Croire que l’on peut transformer tous ces pays en exportateurs sur le modèle allemand est une illusion dont la conséquence, avec la réduction de la demande interne, est un effet récessif global. Cette notion est mortifère : elle favorise la concurrence de tous contre tous et la guerre économique permanente au lieu d’un modèle de développement basé sur la coopération, sur la satisfaction des besoins sociaux et sur la transition écologique.

  • Le rapport intitulé" En finir avec la compétitivité" (Attac/Fondation Copernic)
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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 09:04

Publié le 07/11/2012 08:24, LaDepeche.fr


Pôle Emploi : bientôt trois catégories de chômeurs

accompagnement

Les demandeurs d'emplois les plus en difficulté seront mieux suivis. / photo DDM, J.-M.M - Tous droits réservés. Copie interdite.
Les demandeurs d'emplois les plus en difficulté seront mieux suivis. / photo DDM, J.-M.M ()

Les demandeurs d'emplois les plus en difficulté seront mieux suivis. / photo DDM, J.-M.M

 

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Accompagnement différencié selon le profil des chômeurs, abandon de l'entretien mensuel obligatoire : Pôle emploi lance son nouveau plan stratégique .

Face à l'afflux grandissant du nombre des chômeurs, Pôle Emploi a dû réfléchir à une nouvelle stratégie pour pouvoir remplir sa mission.

Désormais, l'accompagnement des chômeurs sera adapté en fonction de leur profil. Des plus en difficulté à ceux qui sont les mieux armés pour retrouver du travail rapidement.

Ainsi, l'entretien mensuel obligatoire sera abandonné, et un «pilotage par les résultats»sera mis en place.

Selon leur profil, les chômeurs seront plus ou moins suivis

La direction prévoit de déployer son nouveau plan dès janvier prochain, région par région, avec l'objectif de «faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin», selon les mots du directeur général, Jean Bassères.

Le syndicats seront informés demain jeudi, des modalités de mise en œuvre du «suivi différencié», clé de voûte de la nouvelle organisation.

Dans le détail, il y aura trois nouveaux types d'accompagnement: «suivi», pour les demandeurs d'emploi «dont l'autonomie est la plus grande», «guidé», pour ceux «qui nécessitent d'être appuyés», et enfin «renforcé», «pour ceux qui ont «besoin d'être fortement accompagnés». Pour quelque 175.000 de ces chômeurs pouvant bénéficier de l'accompagnement renforcé, le suivi pourra, si besoin, être amorcé dès l'inscription.

Un conseiller référent sera désigné après un premier entretien préalable au plus tard le 4e mois. Un troisième entretien obligatoire aura lieu au 9e mois, «afin de se réinterroger sur la modalité de suivi».

Comment le tri entre les chômeurs sera-t-il fait ? La direction dresse une liste d'»éléments objectifs» (maîtrise de la langue , de l'informatique, mobilité...), mais aussi «subjectifs» comme «la perspective par rapport à l'avenir», de l'»acceptation de sa perte d'emploi», ou du «niveau de confiance en son succès dans la recherche d'emploi».


2000 agents recrutés

2.000 salariés en CDI sont en train d'être recrutés à Pôle Emploi pour faire face à l'afflux de chômeurs (3,05 millions en septembre pour les seuls demandeurs d'emploi sans activité). Mais un syndicaliste assure que «tous les conseillers en poste, formés au lance-pierres, ne seront pas armés pour faire le diagnostic». Les agents, seront réaffectés sur l'une des trois modalités de suivi.

La taille des «portefeuilles» qui leur seront confiés sera croissante. Ceux chargés de l'accompagnement renforcé auront les plus légers, 70 demandeurs d'emploi maximum, contre 161 aujourd'hui en moyenne par agent.

Les syndicats s'interrogent encore sur la désignation des agents pour telle ou telle catégorie de dossier mais sont d'ores et déjà satisfaits de l'abandon de l'entretien mensuel personnalisé . «On va arrêter de perdre du temps avec des gens qui n'en ont pas besoin pour faire un vrai accompagnement», confie de un conseiller lyonnais. En espérant toutefois «que les outils pour les aider, notamment des budgets formation, suivront».

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 11:38

 

Zone euro: niveau record pour le chômage en Europe

AFP

Mis en ligne le 04/11/2012, lalibre.be

 

Dans l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage s'est établi en septembre à 10,6%, loin devant les Etats-Unis (7,8%) et le Japon (4,2%).

Signe de la violence de la crise, le chômage a atteint un nouveau record en septembre dans la zone euro, touchant de plein fouet les pays les plus fragiles, une situation qui a peu de chances de s'améliorer à court terme compte tenu d'un contexte économique excessivement morose.

 

Le chômage s'est élevé à 11,6% en septembre dans les 17 pays de l'Union monétaire, contre 11,5% le mois précédent pour lequel le chiffre a été révisé à la hausse, selon l'office européen de statistiques Eurostat mercredi.

Il s'agit d'un niveau record, qui signifie que 18,49 millions de personnes étaient au chômage en septembre dans les pays de la zone euro. En un mois, 146.000 personnes sont venues grossir les rangs des chômeurs, et 2,17 millions en un an.

 

Dans l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage s'est établi en septembre à 10,6%, loin devant les Etats-Unis (7,8%) et le Japon (4,2%).

"Avec des enquêtes suggérant que les entreprises sont de plus en plus réticentes à embaucher, le taux de chômage de la zone euro est appelé à augmenter, mettant plus de pression sur les ménages en difficulté", a estimé Ben May, économiste pour Capital Economics.

L'heure est particulièrement grave en Espagne et en Grèce, deux pays lourdement frappés par la crise, où le chômage touche un actif sur quatre.

Le taux de personnes sans emploi est monté à 25,8% en septembre en Espagne. En Grèce, où les dernières données datent de juillet, il est de 25,1%.

 

La crise financière dévaste les pays de la périphérie

Qui plus est, la situation s'est fortement dégradée en un an dans les pays les plus fragiles de la zone euro, indique Eurostat: le chômage a bondi de 17,8% à 25,1% entre juillet 2011 et juillet 2012 en Grèce. Il est passé de 8,5% à 12,2% à Chypre, de 22,4% à 25,8% en Espagne et de 13,1% à 15,7% au Portugal.

"La crise financière est en train de dévaster les pays de la périphérie. Il faut des solutions le plus vite possible", a affirmé le commissaire européen en charge des Affaires sociales, László Andor, sur son compte Twitter.

"Les solutions à la crise doivent commencer, et non s'achever, par des mesures de créations d'emplois. Avec un si grand nombre de chômeurs, les dettes et les incertitudes ne vont faire que croître", a-t-il poursuivi.

La situation est particulièrement critique pour les jeunes. Ils étaient 3,49 millions au chômage en septembre dans la zone euro (23,3%), soit 275.000 de plus qu'en août.

 

Là encore, l'Espagne et la Grèce sont concernées au premier chef, avec plus d'un jeune sur deux au chômage (respectivement 54,2% et 55,6%).

Pour M. Andor, une des solutions est que les Européens assurent le financement du Fonds social européen "en 2012-2013 et sur le long terme", a-t-il dit, défendant la position de la Commission dans la bataille sur le budget européen. Les 27 se préparent à des discussions âpres sur le budget 2014-2020 lors d'un sommet extraordinaire à Bruxelles les 22 et 23 novembre.

 

Bruxelles a proposé en juillet un projet de budget en hausse de près de 5% par rapport à la période 2007-2013, au grand dam de nombreux Etats qui refusent toute augmentation de leur contribution.

Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a appelé les Etats à cesser de rechigner. Vouloir à tout prix faire des économies dénote "un manque de responsabilité", a-t-il estimé. Pour M. Schulz, le budget européen doit réduire les effets des plans d'austérité qui font souffrir les citoyens.

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 11:07

Le Point.fr - Publié le 05/11/2012 à 16:25

Le cinéaste militant Michael Moore écrit aux abstentionnistes qui risquent, selon lui, de faire passer Romney.

 

Les abstentionnistes joueront un rôle décisif dans une élection qui s'annonce très serrée. Et comme ce sont en majorité les jeunes et les pauvres qui ne se déplacent pas aux urnes, on estime traditionnellement qu'une faible participation profite aux républicains. C'est pourquoi sur Twitter Michael Moore, réalisateur de Fahrenheit 911 et de Capitalism a love story, demande à ses followers de convaincre deux personnes d'ici à mardi d'aller voter. Et sur son blog, l'activiste, qui s'est engagé sans réserve pour la réélection de Barack Obama, se fend d'une lettre "aux abstentionnistes" dont voici la traduction

À mon ami qui ne va pas voter mardi

Je comprends et je ne te blâme pas. Tu en as assez et il se pourrait bien que tu n'en aies rien à faire que, mardi, ce soit plutôt Tartempion que Machinchose qui remporte la victoire. Parce que, mercredi, ta vie sera la même. Ton niveau de dette sera toujours sous la ligne de flottaison. Étudiant, tu auras toujours 50 000 dollars d'emprunt sur le dos. Ton fils sera toujours en Afghanistan, ta fille aura toujours deux boulots pour pouvoir joindre les deux bouts. Et l'essence sera toujours à quatre dollars.

Droits fondamentaux

Il y a quatre ans, tu as joué le jeu. Tu as voté. Et tu as choisi Obama. Tu voulais croire qu'il poursuivrait les escrocs de Wall Street qui ont ruiné l'économie mais, à la place, les banques qui étaient trop grosses pour faire faillite sont maintenant encore plus grosses et plus dangereuses. Tu pensais qu'une assurance médicale universelle serait instaurée, mais la nouvelle loi ne va si loin et, en grande partie, ne prendra pas effet avant 2014.

Tu étais fatigué de la guerre et des mesures de sécurité prises sur le territoire qui violait tes libertés, mais nous sommes toujours en Afghanistan, nous envoyons des drones au Pakistan et les droits fondamentaux à la vie privée et à un procès juste sont toujours foulés aux pieds. Et tu pensais que tu aurais un travail avec un bon salaire comme ton père, mais tu ne savais pas alors que Goldman Sachs était le premier donateur privé d'Obama en 2008 et que le président se mettrait au service de l'entreprise "Amérique" dans un sens qu'on ne pouvait pas imaginer.

Voilà pourquoi je comprends pourquoi tu en as marre des politiciens et des élections. À la fin, ce pays n'est plus tout à fait le nôtre. Il est dirigé par ceux qui ont les moyens d'acheter le plus d'hommes politiques. L'école n'est pas une priorité et les femmes doivent toujours se battre pour conserver les droits élémentaires que nous pensions acquis.

Ploutocrates

Alors, cela m'est difficile de te demander ce service personnel. Pas de problème si tu réponds non. Mais j'espère que tu ne le feras pas.

Les millionnaires ploutocrates ont foutu en l'air l'économie, ont jeté les gens au chômage et ont volé notre futur. Je ne peux pas croire qu'après ça nous puissions donner les clés à un républicain ploutocrate qui a gagné des millions en mettant les gens au chômage. Cela n'a pas de sens et, malgré toutes les critiques légitimes que l'on peut faire à Obama, il n'a rien à voir avec le tsunami de haine et de malhonnêteté en col blanc qui va s'installer aux commandes si Romney devient président. Si terrible que semble la situation actuelle, ce sera pire. J'ai besoin de ton aide pour empêcher ça.

Je ne peux pas te promettre que ta vie sera plus facile sous Obama. Par contre, je crois vraiment qu'il s'en inquiète et je suis certain que si c'est l'autre qui s'assoit dans le bureau ovale, ta vie ne sera pas meilleure, et même elle va sacrément empirer.

Ne me crois pas sur parole. Mais demande à tes parents comment était leur vie avant la mise à sac de la classe moyenne après 30 ans de pouvoir républicain. Tes parents ont acheté une maison et peut-être sont-ils devenus pleinement propriétaire. Ils ne se sont pas endettés. Le premier cycle universitaire était gratuit. Ils s'achetaient une voiture neuve tous les 3-4 ans. Ils prenaient des vacances et rentraient à la maison vers 5-6 heures le soir. Ils avaient placé des économies à la banque. Ils ne vivaient pas dans la peur de perdre leur boulot l'année suivante.

Le rêve américain

Cette époque est révolue. Je ne sais pas si elle peut revenir, mais je sais que M. Romney serait ravi de pouvoir en finir une fois pour toutes avec la classe moyenne et le rêve américain.

Il faut l'arrêter. Prends 20 minutes mardi et va voter. Si tu ne veux pas le faire pour ton pays, alors fais-le pour moi. C'est la seule chose que je ne te demanderai jamais.

Merci de m'avoir lu. Je sais que tu te sens concerné, profondément, par ton avenir et celui de tes enfants. Tu as le droit d'être désabusé par cette élection. Et tu as le pouvoir d'empêcher ces salauds qui veulent te piquer jusqu'à ton dernier cent de le faire. Prends ta décision. Et fais-le en pensant à ceux qui espèrent, contre l'espoir, que tu vas rester chez toi mardi. Ta participation à l'élection, c'est ce qu'ils craignent le plus.

Va faire trembler tous ces salopards. Pour moi.

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 10:56
Grèce: 48 heures de grève contre l'austérité, le pays tourne au ralenti
Créé le 06-11-2012 à 10h10 - Mis à jour à 10h41, Nouvelobs.com

 

Aucun transport en commun, services publics fermés, la Grèce tournait au ralenti mardi matin au démarrage d'une grève générale de 48 heures décrétée par les deux principaux syndicats du pays pour protester contre le projet pluri-annuel d'austérité déposé lundi au parlement. (c) Afp

Aucun transport en commun, services publics fermés, la Grèce tournait au ralenti mardi matin au démarrage d'une grève générale de 48 heures décrétée par les deux principaux syndicats du pays pour protester contre le projet pluri-annuel d'austérité déposé lundi au parlement. (c) Afp

ATHENES (AFP) - Aucun transport en commun, services publics fermés, la Grèce tournait au ralenti mardi matin au démarrage d'une grève générale de 48 heures décrétée par les deux principaux syndicats du pays pour protester contre le projet pluri-annuel d'austérité déposé lundi au parlement.

Des manifestations sont prévues à la mi-journée à Athènes et dans les grandes villes, avant le vote crucial attendu mercredi soir.

 

Aucun métro, bus, tramway ni taxi ne circulait à Athènes mardi matin. Les trains sur le réseau national ne circulaient pas non plus et plusieurs vols intérieurs ont dû être retardés en raison d'un arrêt de travail de trois heures des aiguilleurs du ciel commençant à 10H00 GMT. La grève touche aussi la justice, notamment les juges et les avocats.

Un imposant dispositif de sécurité composé de bus de police et de forces anti-émeutes a commencé à se déployer tôt mardi matin autour du parlement et des bâtiments gouvernementaux, a constaté un journaliste de l'AFP, notamment des canons à eau pour repousser les manifestants.

 

Le projet de loi pluri-annuel (2013-2016), en un seul article de loi de quelque 500 pages au total, porte aussi bien sur un nouveau report du départ de l'âge à la retraite, de 65 an à 67 ans, que sur la suppression des 13e et 14e mois des fonctionnaires. Il prévoit aussi l'abaissement de certaines prestations sociales, le contrôle de gestion des entreprises publiques, l'organisation du système de santé ou encore une dérégulation du droit du travail.

Les bailleurs de fonds internationaux du pays, UE et FMI, ont fait de l'adoption de ces mesures, ainsi que du budget d'Etat de 2013, qui doit être voté dimanche, une condition sine qua non pour envisager de verser la prochaine tranche d'aide du prêt consenti l'hiver à la Grèce pour lui éviter la faillite.

 

"Ces mesures sont comme une épée à double tranchant. D'un côté, il ne faudrait pas qu'elles passent, et de l'autre côté elles doivent absolument passer", dit Yannis Levas, 34 ans, qui travaille dans une société cherchant un emploi pour les (nombreux) Grecs désireux de s'expatrier. "Il y a toujours un dilemme pour savoir si nous allons retourner au non à la drachme. Et avec cette excuse nous allons voter les mesures", a-t-il ajouté.

"Je pense que toutes ces mesures vont affecter profondément les Grecs car tout est aboli, les droits du travail et tout ce qui a été gagné à la sueur des combats", ajoute Yiorgos Patras, employé de banque. "D'après ce que je vois ils essaient de tout abolir", a-t-il ajouté.

A la veille des élections américaines, le cas de la Grèce et de la crise de la zone euro a été discuté lundi en marge du G20 à Mexico.

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 10:06

Monde - le 5 Novembre 2012

"Ce qui se passe en ce moment en Grèce est une crise humanitaire"

 

Zoe Konstantopoulou est députée Syriza-FSU. Elle livre à humanite.fr son regard sur la situation en Grèce à la veille du passage, en procédure d’urgence, du projet de loi imposant une nouvelle dose d’austérité

La Grèce manifeste. Le gouvernement entend-il le refus des Grecs d’appliquer l’austérité ?


Zoe Konstantopoulou. Je pense que le gouvernement n’entend que les voix de la troïka, n’a vraiment aucune volonté d’appliquer une politique sociale, humanitaire je dirais même. Ce qui reste au peuple grec est de résister fortement, de manifester de tout leur cœur et des leur âme et de revendiquer ce qui devrait être l’acquis, ce qui était l’acquis et qui est démoli par la récession et la politique d’austérité.

 

Mais il paraît que la balance commerciale est en amélioration. Les choses vont-elles mieux en Grèce ?


Zoe Konstantopoulou. Il pourrait y avoir un argument que si nous n’avons plus de société, les chiffres prospéreraient. Mais ce qui se passe en ce moment en Grèce est une crise humanitaire. Nous avons 55% de sans emplois parmi les jeunes, 25% dans la population. Cela se traduit par 1,5 million de chômeurs, de plus en plus de sans abris. Nous expérimentons une catastrophe sociale et il n’y a aucun argument mathématique ni économique qui peut légitimer ce qui est un crime contre la société grecque et européenne.

 

Pour la 1ère fois, les Européens du Sud d’accord sur une grève générale le même jour, le 14 novembre. Qu'en attendez-vous?


Zoe Konstantopoulou. Je pense qu’il est important que les peuples européens s’unissent, se réunissent et mènent une lutte commune car les problèmes sont commun et il ne peut avoir de solution individuelle comme il ne peut y avoir de solution nationale. Il est très important pour le peuple grec qu’il ressente la solidarité de la part des autres peuples européens et il est très important que les peuples européens prennent leur destin en main.

 

La Grèce atteint bientôt le chiffre de 30% de chômeurs officiels. Dans l’histoire, ce seuil marque souvent des changements politiques profonds. Un changement de régime est-il possible en Grèce ?


Zoe Konstantopoulou. Il paraît que le chômage réel touche déjà les 30% car les taux annoncés ne comptent pas les entrepreneurs de petites et moyennes entreprises qui ont dû fermer, ni ceux qui n’ont jamais été enregistrés comme employés. Nous en sommes donc déjà au 30%. En outre, il ne faut pas attendre qu’il y ait une catastrophe sociale totale pour revendiquer le changement des politiques et du régime – j’entends par là, malheureusement, ce qui est appliqué en ce moment en Grèce n’est pas la démocratie ; nous avons des lois qui passent sans être discutées au Parlement et nous avons de plus en plus d’actes présidentiels législatifs, c’est-à-dire d’actes passés par le Président et le gouvernement sans discussion parlementaire et ratifiés ensuite par le parlement par des procédures d’urgence. Nous avons de plus en plus de projets de lois anticonstitutionnels, antieuropéens et anti-droits de l’homme.

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 10:00
Thierry Lepaon, cet inconnu qui va diriger la CGT

Le comité confédéral national de la CGT va choisir mardi et mercredi un successeur à Bernard Thibault. Ce devrait être Thierry Lepaon, un ancien soudeur déjà choisi par la commission exécutive de la CGT (42 voix pour, sept abstentions et aucune voix contre). Seul Éric Aubin paraît encore en mesure de contester cette désignation.


Il a quitté les usines depuis onze ans, siège au Conseil économique et social et n’a pas fait pas de bruit ces derniers mois quand son syndicat s’entredéchirait. Thierry Lepaon, 52 ans, est donné pour favori à la tête de la CGT. "C’est lui à 99 %", entend-on. Bernard Thibault a livré son nom le 16 octobre dernier à la commission exécutive, sorte de gouvernement de la centrale. À la CGT, le chef désigne son successeur. "Je n’ai jamais rien demandé, jamais été candidat nulle part. La force d’un dirigeant, c’est d’être choisi", dit Thierry Lepaon. Bernard Thibault espère que son poulain, membre du PCF, fasse consensus et mette fin à la guerre de succession qui divise sa confédération. Il avait voulu installer une femme, Nadine Prigent, ancienne infirmière. Il a essuyé un cinglant et historique refus des instances de la centrale. Mais il a retoqué la candidature d’Éric Aubin, le "M. Retraites" du syndicat, pourtant soutenu par plusieurs fédérations professionnelles. "Nous avons traversé une période un peu difficile. Maintenant, il faut rassembler", affirme Thierry Lepaon.

 

Méconnu du grand public, l’ex soudeur s’est syndiqué à 17 ans, une semaine après son embauche. Il a connu son épreuve du feu sur ses terres d’origine, en Normandie, lors du plan social de Moulinex, à la fin des années 1990. "C’est un garçon très intelligent, qui possède à la fois le sens de l’exigence et celui du compromis. Avec lui, c’est carré", dit Pierre Blayau, alors patron de l’entreprise d’électroménager, aujourd’hui à la tête du transporteur Geodis.

Le fait d’armes lui vaut de grimper les échelons du syndicat. Il le représente sept années au Conseil d’orientation pour l’emploi, où il fait de la lutte contre l’illettrisme sa priorité. "C’est un homme d’une détermination courtoise mais sans faille", se souvient la présidente de l’organisme, Marie-Claire Carrère-Gée. Lepaon entre ensuite au Conseil économique et social, où il prend la tête du groupe CGT. Il y côtoie Raymond Soubie. "Il est sérieux, c’est un interlocuteur fiable pour les pouvoirs publics", estime l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Élysée.

Frontal avec Laurence Parisot

Va-t-il changer la centrale de Montreuil? Sans doute pas. Il a promis d’inscrire ses pas dans ceux de Thibault. Un chemin de crête. "La CGT doit montrer qu’elle peut avancer sur le terrain des accords, tout en ne cédant pas sur celui de la contestation au syndicat SUD ou, pire, au FN. C’est un exercice dialectique difficile", analyse Raymond Soubie. Sur le plan politique, François Hollande et Laurence Parisot sont prévenus. "Ceux qui exercent le pouvoir se sont fait élire sur le social : l’emploi, les salaires, les retraites, les licenciements… Ils doivent mettre en oeuvre leur programme", souligne Lepaon. Et d’ajouter : "Nous sommes extrêmement exigeants avec ce gouvernement mais aussi avec le patronat. Parisot parle de donnant donnant? On a déjà beaucoup donné! Que veut-elle de plus?"

Seul Éric Aubin paraît encore en mesure de contester cette désignation. "Le débat continue. Les fédérations vont s’exprimer. Ce sont elles qui tranchent à la fin", rappelle un de ses soutiens. Le comité confédéral national, parlement du syndicat, se prononcera mardi et mercredi. Le nouveau leader entrera en fonctions après le congrès de Toulouse, en mars.

 

Nicolas Prissette - Le Journal du Dimanche

dimanche 14 octobre 2012, mis à jour le 5 novembre 2012

 

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 09:53
Gallois refuse d'"isoler le coût du travail"

Invité au 20 heures de France 2, lundi soir, Louis Gallois a défendu son rapport, refusant de le réduire à la seule question du coût du travail. "On ne peut pas isoler" ce sujet, a-t-il indiqué en évoquant d'autres débats autour de la fiscalité ou de l'innovation. Quant au devenir de ses propositions, il a indiqué être "là pour donner (son) opinion" avant d'ajouter : "Après, le gouvernement est libre."

 

"On ne peut pas isoler le coût du travail." A trois reprises, Louis Gallois a répété cette phrase au 20 heures de France 2, lundi soir. Le rédacteur du "pacte pour la compétitivité de l'industrie française" a insisté sur le fait que la compétitivité dépendait autant de la fiscalité des entreprises, de leur capacité à innover ou de la mise à plat du dialogue social en France que du coût du travail. "Je ne veux pas me laisser enfermer dans le débat sur le coût du travail", a-t-il martelé en indiquant qu'il était "essentiel" de voir les entreprises "monter en gamme pour éviter de tomber dans la concurrence des prix qui est, elle, mortifère".

Reste que l'ancien patron d'EADS a tout de même défendu son "choc" de compétitivité qui passe pour lui par une baisse des charges de 30 milliards d'euros. Interrogé sur la position du Medef, qui réclamait dans l'idéal une baisse de 70 milliards, Louis Gallois a assuré que la somme qu'il préconisait était suffisante : "C'est le choc que peuvent attendre les industriels pour reprendre confiance." Mais, au-delà de cette mesure concrète, le commissaire général à l'Investissement a affirmé d'avoir atteint l'un de ses objectifs, celui de "parler de compétitivité". Pour lui, "une prise de conscience des Français est nécessaire" sur ce sujet et son rapport l'a permise.

"La meilleure chose que je puisse faire, c'est de dire ce que je pense"

Louis Gallois est également revenu sur les critiques que formulent déjà certains syndicats à l'encontre de son rapport. "Je ne fais pas un cadeau aux patrons", a-t-il déclaré avant d'expliquer : "On donne un ballon d'oxygène aux entreprises pour qu'elles puissent investir." Mais cela ne l'a pas aussi empêché de pointer les "responsabilités" des patrons. "Nous sommes des individualistes forcenés", a-t-il regretté, citant, à titre d'exemple, le fait que "les grandes entreprises ne travaillent pas avec les PME et leurs sous-traitants". Dans cette optique, il a en appelé au "patriotisme" des entrepreneurs.

Lundi, en fin d'après-midi, Matignon a toutefois déjà rejeté l'une des propositions de son rapport, portant sur les gaz de schiste. "Je n'ai pas proposé qu'on explore le sous-sol français, mais j'ai proposé qu'on travaille sur les techniques d'exploitation des gaz de schiste", a-t-il d'abord rappelé avant de préciser : "Je suis là pour donner mon opinion et c'est au gouvernement de choisir." Autrement dit, Louis Gallois conserve sa liberté de parole. Son travail "n'est pas un rapport du gouvernement", comme il l'a indiqué. Sans présager de ce qui sera décidé en séminaire gouvernemental mardi, l'ancien patron a ainsi lancé : "La meilleure chose que je puisse faire pour le gouvernement, c'est de dire ce que je pense. Après, il est libre."

 

lejdd.fr, 5 novembre 2012

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 09:29

L’extradition controversée d’une militante basque

La Française Aurore Martin, membre du parti Batasuna et recherchée par Madrid, a été arrêtée jeudi 1er novembre dans les Pyrénées-Atlantiques et remise aux autorités espagnoles.

Aurore Martin en 2011. 
Aurore Martin en 2011. 

AFP

Aurore Martin en 2011. 

AFP

Aurore Martin en 2011. 

 

La militante basque française Aurore Martin, qui avait échappé à une première tentative d’interpellation à Bayonne en juin 2011, a été arrêtée jeudi 1er novembre par la police française et « remise aux autorités espagnoles »  dans la soirée, a indiqué la gendarmerie. Une décision controversée dans la mesure où ce serait la première fois qu’un ressortissant français est remis à l’Espagne pour des faits liés aux affaires basques.

La jeune militante de 33 ans, arrêtée lors d’un contrôle routier fortuit à Mauléon, près de Pau (Pyrénées-Atlantiques), était visée depuis le 13 octobre 2010 par un mandat d’arrêt européen (MAE) émis par Madrid pour «  faits de participation à une organisation terroriste et terrorisme » , en l’occurrence pour avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna.

 Un mandat d’arrêt européen qui suscite la polémique  

Autorisé en France, Batasuna est considéré en Espagne comme une organisation terroriste depuis 2003 et interdit pour ses liens présumés avec le groupe séparatiste basque ETA. En Espagne, Aurore Martin est donc passible d’une peine de douze ans de prison. Le mandat délivré à son encontre avait suscité à l’époque une levée de boucliers. Partis politiques, associations, syndicats et organisations de défense des droits de l’Homme avaient dénoncé une procédure d' «  extradition »  d’une Française basée sur des faits qui sont légaux en France.

Ce mandat d’arrêt européen validé par la cour d’appel de Pau le 23 novembre 2010 était devenu exécutoire dans la mesure où Aurore Martin avait épuisé toutes les voies légales de contestation. En mai dernier, elle avait essuyé un ultime échec, la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg, qui constituait son dernier espoir, ayant rejeté son recours.

 Une première tentative d’arrestation en 2011  

Entrée dans la clandestinité le 21 décembre 2010, elle était par la suite réapparue publiquement lors de quelques manifestations au Pays basque et avait même accordé plusieurs entretiens à l’AFP. Une première tentative d’arrestation à Bayonne le 21 juin 2011 avait échoué en raison de l’intervention de dizaines de militants accourus en solidarité, au point que les forces de l’ordre avaient renoncé.

L’annonce de son interpellation a semé la consternation d’élus du Pays basque, de gauche comme de droite, certains y voyant un geste du ministre de l’intérieur Manuel Valls en direction des autorités espagnoles. Kotte Ecenarro (PS), vice-président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, a ainsi déploré une «  situation ubuesque, incompréhensible en plein processus de paix » , tandis que l’UMP Max Brisson y voit «  un mauvais signe pour la paix » .

 Un geste de « fermeté » de Manuel Valls  

L’interpellation d’Aurore Martin intervient dans un contexte particulier, après l’entretien accordé lundi 29 octobre au quotidien espagnol El Pais par Manuel Valls dans lequel le ministre affirme que la France poursuivra « avec fermeté »  son combat contre l’ETA tant que l’organisation n’aura pas déposé les armes. Dimanche 28 octobre, deux militants présumés de l’ETA ont d’ailleurs été arrêtés à Mâcon dont Izaskun Lesaka Argüelles, figure majeure du groupe séparatiste basque.

 « Ce que (Claude) Guéant » , ministre de l’intérieur de Nicolas Sarkozy, «  n’avait pas osé faire, le ministre Valls vient de le commettre. Quelle honte ! » , s’est indigné dans un communiqué Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF des Pyrénées-Atlantiques. Europe Écologie-Les Verts Pays basque s’est dit pour sa part «  choqué par l’attitude »  du ministre «  concernant le Pays basque et s’inquiète de voir pratiquer une répression que rien ne justifie dans le climat actuel » .

 

La-Croix.com, 2 novembre 2012

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