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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 10:45

 

 

 

Mercredi 13 Mars 2013

 

France EMPLOI

 

Pôle emploi : des créations de postes à l'étude

 

Michel Sapin les évoque mais reste flou sur le volume et le timing.


 

 

Un nouvel effort dans la bataille pour l'emploi malgré la rigueur budgétaire ? Alors que le record historique du nombre de chômeurs (3,2 millions, en janvier 1997) menace d'être battu à la fin du mois lors de la publication des chiffres de février, Michel Sapin a laissé entrevoir, hier, de nouvelles créations de postes chez Pôle emploi.

 

 

En juillet, le gouvernement y a déjà créé 2.000 CDI, un engagement du candidat Hollande. Le geste avait été salué par les syndicats, mais jugé insuffisant, car il ne faisait que compenser la suppression fin 2011 des 1.800 CDD créés en 2009 face à la crise. « Depuis, il y a de nouveaux chômeurs et donc du travail en plus pour les agents. C'est une vraie question et nous allons regarder avec le Premier ministre si un effort supplémentaire n'est pas aujourd'hui nécessaire », a déclaré le ministre du Travail sur France Info.

 

« Indispensable » pour la CFDT

Pôle emploi compte aujourd'hui 51.200 agents (46.900 en équivalent temps plein). Sa réorganisation, en cours, prévoit en outre de faire basculer 2.000 agents d'ici à 2015 des fonctions support vers l'accompagnement des chômeurs. L'an dernier, l'opérateur a été mis à très rude épreuve, avec 374.000 demandeurs d'emploi inscrits en plus, la deuxième plus forte hausse en un quart de siècle, après celle de 2009. Et le nombre d'indemnisations que le service public de l'emploi a eu à traiter y a bondi de 29 % (« Les Echos » du 14 février). Les conditions de travail s'en sont ressenties mais l'essentiel a été assuré : les délais d'indemnisation se sont peu dégradés, notamment grâce à la soupape de sécurité qu'a constituée l'abandon fin 2011 du suivi mensuel personnalisé.

 

 

Pour gagner en efficacité, Pôle emploi déploie depuis janvier un suivi différencié des chômeurs, visant à concentrer les efforts d'accompagnement sur les personnes les plus éloignées de l'emploi. Les syndicats approuvent cette approche mais soulignent qu'elle ne suffira pas. « Les publics les plus touchés par la persistance de la crise - les jeunes, les précaires, les chômeurs de longue durée - sont ceux qui nécessitent le plus d'accompagnement. Des moyens supplémentaires sont indispensables », explique Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT, qui évoque « au moins 2.000 postes ». L'été dernier, le SNU, premier syndicat de Pôle emploi, en réclamait 10.000. A ce stade, le ministère du Travail ne précise ni le volume ni le timing d'éventuelles embauches.

 

Les Echos

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 13:56

Appel à témoignages

Chômeur, vous estimez avoir été victime d'une injustice de Pôle emploi ? Témoignez

14.03.13 | 13h08 LE MONDE

 

Le système d'assurance-chômage est souvent critiqué pour sa complexité. Vous êtes chômeur et estimez avoir pâti des règles d'indemnisation de Pôle emploi, vous avez été surpris de perdre de l'argent en retravaillant ou d'être privé d'indemnités ? Vous avez eu du mal à comprendre les règles du passage au RSA ou à l'allocation spécifique de solidarité (ASS) après avoir perdu vos droits ? Témoignez. Une sélection sera publiée sur Le Monde.fr et dans le journal.

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 13:31
Accord emploi : une association met en garde contre les «risques psycho-sociaux»
14 mars 2013 à 12:56 LIBERATION.fr

L'Observatoire du stress, lancé par des syndicats de France Télécom, estime que le texte présente des «risques majeurs pour la santé des travailleurs les plus fragiles et les plus précaires».

Libération

L’Observatoire du stress met en garde contre les risques psycho-sociaux que pourraient générer certaines mesures du projet de loi relatif à la sécurisation de l’emploi, dans une lettre adressée au gouvernement et aux parlementaires, rendue publique jeudi.

 

 
 

L’association, lancée en 2007 par des syndicats de France Télécom en réaction au vaste plan de restructuration (22 000 postes supprimés en trois ans), s’est depuis élargie à d’autres grandes entreprises. «Notre expérience du fonctionnement réel des entreprises nous a conduit à identifier dans le texte quatre risques majeurs pour la santé des travailleurs les plus fragiles et les plus précaires», écrit l’Observatoire dans cette lettre.

 

La première critique (article 10) porte sur «l’absence de limites à la mobilité géographique des salariés». Le texte, qui sera examiné à l’Assemblée à partir du 2 avril, ne«fixe plus de borne à la mobilité, ne protège plus les travailleurs les plus précaires contre des mobilités qu’ils n’ont pas les moyens de suivre», a déploré Pierre Morville (CFE-CGC), l’un des fondateurs de l’Observatoire.

«Les résultats sont connus de tous, c’est la +liquidation+ de 5 à 10% des travailleurs à chaque réorganisation et la destruction des vies professionnelles, familiales et personnelles de milliers de foyers, allant jusqu’au suicide», a-t-il ajouté à l’AFP.

 

Quant à l’article 3 de la loi, la mobilité dite «volontaire et sécurisée», c’est une mesure «qui a été mise en place à France Télécom pendant plusieurs années pour pousser les seniors hors de l’entreprise», explique l’Observatoire dans son courrier.

«Les salariés ont été humiliés et harcelés jusqu’à accepter cette mobilité sous n’importe quel prétexte, avec 90% de chances de retour dans une situation bien pire qu’au départ, la mise au placard étant la plus douce des issues qui leur soient imposées», a commenté M. Morville. L’Observatoire demande la suppression totale de cet article «pour éviter les drames et les suicides à venir».


«De même l’imprévisibilité du planning professionnel maintenue par ce projet de loi a des conséquences dramatiques sur l’équilibre des temps de vie des travailleurs à temps partiel», estime l’association. L’Observatoire dénonce également la remise en cause des Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) en «inventant un nouveau comité pluridisciplinaire, organisé par l’employeur et dont l’avis peut se substituer à celui des CHSCT».

A France Télécom, «l’une des causes déterminantes de l’explosion des risques psycho-sociaux et des suicides était le refus de l’employeur de prendre en compte les analyses et alertes remontées par les CHCST», signale l’Observatoire.

Il rappelle que la direction avait mis en place ce que propose le projet de loi, à savoir «une multiplicité de comités et d’instances pluridisciplinaires, se satisfaisant des audits et des mesures coordonnées et décidées par ces instances conventionnelles qu’elle contrôlait».

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 10:59
Une fausse publicité pour Pôle Emploi met en parallèle neige et chômage
C.G.
13/03/2013, 15 h 18 | Mis à jour le 13/03/2013, 15 h 53(Midi Libre)
Une fausse publicité pour Pôle Emploi met en parallèle neige et chômage

 

La fausse pour Pôle Emploi en une de 20 Minutes.
La fausse pour Pôle Emploi en une de 20 Minutes. (D. R.)

Deux professionnelles de la publicité en recherche d'emploi se sont distinguées ce matin sur les réseaux sociaux en mettant en ligne une fausse publicité de leur imagination pour Pôle Emploi, utilisant le support du quotidien gratuit 20 Minutes.

 

Le message, particulièrement efficace, surfe avec brio sur l'actualité : sur une image de neige qui tombe, la fausse couverture affiche "3 170 000 Français auraient préférer galérer autant que vous pour se rendre à leur travail ce matin".

 

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Des félicitations de Pôle Emploi

Un message d'une cruelle actualité, quelques heures à peine après l'annonce des 100 000 emplois détruits en 2012, portant à 10,2% le taux de chômage en France métropolitaine.

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 10:08

 

Objet : MERCI

  

Bonjour à toutes et à tous.

 

Depuis hier soir, grâce à vous, le mistral de SUD souffle à nouveau sur la région PACA.

 

Nous avons dépassé largement la barre des 10% pour atteindre 11,68% !!!!!!

 

Personne parmi les autres syndicats ne nous en croyait capables.

 

La direction souriait quand nous évoquions il y a peu de temps notre retour.

 

Nous étions les seul(e)s à y croire tout simplement parce que nous étions quasiment les  seul(e)s à rencontrer les salarié(e)s ces 6 dermiers mois avec toujours le même message : les valeurs de SOLIDAIRES.

 

Au CE, Sylvain MAUGE est élu dans le collège 1 avec sa suppléante Nathalie SOAVE.

 

Je suis élu dans le collège 2 avec ma suppléante Dominique ESTIVALS.

 

Dans le collège 3, celui des cadres, nous avons frolé l'exploit puisque nos 4 candidates ont réuni 13,74 % des suffrages exprimés ce qui est un signal extrêment fort pour la Direction Régionale ET pour la Direction Générale.

 

Pour les DP, dans le collège 1 , Ouda BELKACEM est élue avec son suppléant Sylvain MAUGE.

 

Dans le collège 2, Nabila OUMAKHLOUF est élue avec son suppléant René BOSC. 

 

Aujourd'hui nous allons donc déposer la liste de nos délégués syndicaux et déléguées syndicales élus par vous lundi et nous nous réunirons mardi prochain pour fixer notre calendrier d'action jusqu'à la fin de l'année.

 

Je tiens à vous remercier pour votre soutien de tous les instants.

 

C'est par l'investissement de chacun sur le terrain que nous sommes parvenus à ce résultat sensationnel qui défie toutes les lois de probabilités statistiques parce que pour nous le syndicalisme se fonde sur des rapports humains avant toute autre considération.

 

Faites passer ce message à tou(te)s nos sympathisant(e)s

 

MERCI

 

Pour les élu(e)s SUD

 

Stéphane VINCLAIR

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 10:02
LA FRANCE VUE D'AILLEURS Pôle emploi, un lieu "kafkaïen" et "ubuesque"
Le regard de la presse étrangère sur l'Hexagone cette semaine : Le Temps rapporte la désespérance des chômeurs français, Spiegel Online est bluffé par "la grande dame à la tête de l'institution financière la plus puissante du monde" et le Corriere della Sera voit dans l’affaire Arnault une histoire belge.

 

Des chômeurs face à un mur Radiations en masse, mauvais calculs des indemnités, accueil défaillant, manque de formation des agents, etc. Pôle emploi cumule les dysfonctionnements alors que la France frôle les records historiques du chômage, s’étonne Le Temps. Le quotidien suisse raconte la désespérance des sans-emplois dans le Languedoc-Roussillon, région où le chômage culmine à 13,8 %. "Les qualificatifs 'kafkaïen' et 'ubuesque' surgissent immanquablement dès que les usagers se mettent à raconter leur histoire”, écrit le journal qui rappelle l’immolation à la mi-février d’un chômeur en fin de droits devant une agence de Nantes. Le Temps explique que, malgré l’échec patent de cette structure née fin 2008 de la fusion de l’ANPE et des Assedic, le gouvernement actuel n’a pas l’intention de la réformer en profondeur. Des changements sont cependant en cours, notamment une augmentation des effectifs. "Insuffisants", affirment plusieurs spécialistes interviewés. Le quotidien suisse constate : "En France, c’est presque devenu un adage : tout le monde sait qu’il ne faut surtout pas compter sur Pôle emploi pour retrouver un travail."

 

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 09:58

Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, a présenté mercredi 27 février lors du Conseil des ministres, une nouvelle procédure pour le Pôle Emploi, visant à soutenir les chômeurs en fin de droits.

Un changement de procédure attendu pour plus de justice

Dans un souci de justice et de simplification des procédures, Michel Sapin a annoncé que les demandeurs d’emploi radiés n’auront plus à rendre les allocations versées indument. Cette mesure répond à la demande formulée depuis longtemps par les partenaires sociaux, les associations de chômeurs, et les agents de Pôle Emploi.

Le Pacte national pour la compétitivité, la croissance et l'emploi pour inverser la courbe du chômage

Michel Sapin a également réaffirmé devant les membres du gouvernement sa confiance dans le Pacte national pour la compétitivité, la croissance et l'emploi pour inverser la courbe du chômage d'ici fin 2013. En effet, depuis mai 2012, une véritable politique de l’emploi a été mise en œuvre: le Pacte national pour la compétitivité, la croissance et l’emploi, mais aussi les contrats de génération ou encore l'accord interprofessionnel sur la sécurisation de l’emploi permettront d’atteindre cet objectif prioritaire du gouvernement.

 

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 08:59

L’implantation territoriale de Pôle emploi enfin en débat ?

 


Parmi les mesures annoncées lors du Conseil Interministériel des Villes, une prévoit, pour 2013, la signature d’une convention entre le Ministère de la Ville et Pôle emploi.

Description de cette image, également commentée ci-après

 

Dans cette convention devront, entre autres, comme nous l’avions annoncé (voir Pôle emploi dans les quartiers ?), être précisées les modalités de l’objectif suivant Implantations et délivrance physique des services de Pôle emploi, dans les quartiers prioritaires et à proximité, directement ou en s’appuyant sur des relais partenariaux”


Il faut espérer que la préparation de cette convention sera l’occasion d’un débat public, associant les collectivités locales et les représentants des demandeurs d’emploi, utilisateurs des services de Pôle emploi, afin que soient prises en compte les questions d’accessibilité des locaux de l’institution, en particulier pour ceux qui sont tributaires des transports en commun. Nous avons en effet depuis la fusion souvent assisté à des choix de locaux plus fondés sur la rationalité interne du fonctionnement des services plutôt que sur la capacité des demandeurs à y accéder, selon la logique que les ex-ASSEDIC avaient largement dévelopé.

 

D’ailleurs, c’est bien le sens du voeu du conseil de Paris  Le conseil de Paris interpelle Pôle emploi sur sa politique d’implantations dans la ville.

 

Alternatives Economiques, 27 février 2013, Michel ABHERVE

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 08:54
  • Pôle emploi envoie des SMS pour réclamer des trop-perçus


    Un demandeur d'emploi téléphone devant une agence du Mans.
    Un demandeur d'emploi téléphone devant une agence du Mans. Crédits photo : JEAN-FRANCOIS MONIER/AFP

    Dans plusieurs régions, ce dispositif de relance a été mis en place pour les 
    demandeurs d'emploi ayant reçu trop d'indemnités. Une façon de les inciter à 
    contacter leur agence pour éviter que la situation ne se complique, selon la 
    direction. Les syndicats jugent la méthode violente.
    
    Face à un défaut de recouvrement des indus, Pôle emploi a 
    mis en place un nouveau dispositif de relance en région Rhône-Alpes pour les 
    personnes ayant perçu trop d'indemnités. Habituellement, le demandeur d'emploi 
    reçoit un premier courrier à l'amiable par la Poste ou sur son espace personnel. 
    Au bout d'un mois, en l'absence de remboursement ou de recours de sa part, il est mis en demeure par lettre recommandée. Mais depuis le 8 
    janvier, certains allocataires de Rhône-Alpes reçoivent, en plus du courrier de 
    notification, «un SMS de relance si le montant de l'indu est inférieur à 500 
    euros», explique un porte-parole de Pôle emploi. «Et si le trop-perçu est 
    supérieur à cette somme, l'allocataire reçoit un appel téléphonique» de la 
    plateforme 3949. 
    
    Le SMS, succinct et factuel, indique: «Vous avez un trop-perçu qui n'est pas 
    soldé. En l'absence de règlement sous huit jours, vous recevrez une mise en 
    demeure.» Le message «n'a aucune valeur juridique, précise-t-on au siège de Pôle 
    emploi. Il s'agit simplement d'un rappel pour inciter la personne à nous 
    contacter et éviter que la situation ne se détériore». «D'autres régions 
    pratiquent également ce type de relance par SMS, notamment la région Aquitaine», 
    précise la direction.
    
    Certains syndicats doutent néanmoins de l'aspect «préventif» de cette 
    démarche. L'allocataire peut bénéficier d'un délai supplémentaire, d'un 
    étalement de remboursement, voire d'une remise de dette, «mais cette relance par 
    SMS est tout de même une pression supplémentaire pour les demandeurs d'emploi 
    qui sont déjà en difficulté financière», regrette Catherine Albout, déléguée 
    syndicale du SNU Pôle emploi, qui rappelle que les indus - dont Pôle emploi est 
    souvent à l'origine - peuvent varier «de quelques euros à plusieurs milliers». 
    
    
    32 millions d'euros perdus chaque année
    
    Autre effet redouté, «cette campagne de SMS risque de générer beaucoup 
    d'appels et de flux dans les agences. Or nous n'avons pas les moyens humains de 
    répondre à cette demande», s'inquiète Frédérique Payen, militante à SNU Pôle 
    emploi et conseillère dans une agence de la Drôme. D'autant plus, affirment les 
    représentants syndicaux, que les conseillers ne sont pas prévenus quand les SMS 
    partent et ne peuvent donc renseigner les chômeurs concernés.
    
    «Cette chasse aux indus est un axe prioritaire du plan stratégique 2015, 
    relate Emmanuelle Redon, déléguée syndicale SUD Emploi en Aquitaine. La 
    direction a demandé à tous les agents, au moment des entretiens, de prévenir le 
    demandeur dès que son dossier présente un indu, signalé par une alerte rouge.» 
    Sur les 72 millions d'euros d'indus identifiés en 2010, seuls 40 millions ont 
    été recouvrés. D'après un rapport de l'Assemblée nationale, «les procédures de 
    recouvrement actuelles ne permettent de récupérer que 56% des montants indus 
    identifiés, ce qui correspond à une perte pour l'État d'environ 32 millions 
    d'euros chaque année».
    

LeFigaro.fr, 27 février 2013 Par  Caroline PIQUET

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 16:23
Banlieues : le cri d'alarme de Robert Castel
Créé le 13-03-2013 à 12h32 - Mis à jour à 15h09

L'historien et sociologue est mort mardi 12 mars. En 2007, il décrivait comment la République est en panne d'intégration des jeunes des banlieues. Nous republions son analyse.


Rassemblement le 27 octobre 2007 à Clichy-sous-Bois, à la mémoire de Zyed Benna et de Bouna Traoré morts dans un transformateur le 27 octobre 2005, où ils s'étaient réfugiés poursuivis par la police. Plusieurs nuit d'émeutes avaient suivi. (Stéphane de Sakutin/AFP)

Rassemblement le 27 octobre 2007 à Clichy-sous-Bois, à la mémoire de Zyed Benna et de Bouna Traoré morts dans un transformateur le 27 octobre 2005, où ils s'étaient réfugiés poursuivis par la police. Plusieurs nuit d'émeutes avaient suivi. (Stéphane de Sakutin/AFP)

 

Robert Castel est mort mardi 12 mars, peu avant ses 80 ans. L'historien et sociologue décrivait, dans "Le Nouvel Observateur" du 11 octobre 2007, comment la République est en panne d'intégration des jeunes des banlieues. Cinq années ont passé mais cet état des lieux reste pour l'essentiel d'actualité. Nous le republions (Titre original : "banlieues : état d'urgence").

Discrimination négative

Deux ans déjà [7 ans désormais]. A l'automne 2005, les banlieues françaises furent le théâtre d'émeutes urbaines. En dépit de cet électrochoc national, rien n'a vraiment changé dans les banlieues. Les jeunes "issus de l'immigration" y sont toujours "assignés à résidence", tels des "étrangers de l'intérieur". Les jeunes de banlieue accumulent les mêmes contre- performances sociales : échecs scolaires, absence d'avenir professionnel, galères quotidiennes et recours aux combines de l'économie souterraine. L'étiquette tenace de l'inutilité sociale et de la dangerosité leur colle à la peau. La discrimination négative les frappe durement. Etre discriminé négativement, c'est être assigné à un destin sur la base d'une caractéristique que l'on n'a pas choisie, mais que les autres vous renvoient sous la forme d'un stigmate.

Leur problème majeur est celui de la reconnaissance. On refuse une citoyenneté effective à ces jeunes, pauvres, presque toujours d'origine étrangère et pourtant pour la majorité d'entre eux de nationalité française. Ces jeunes des quartiers ne sont pas totalement en dehors de la société (la cité n'est pas un ghetto) mais ils ne sont pas non plus dedans, puisqu'ils n'y occupent aucune place reconnue. Leur exil est un exil intérieur qui les conduit à vivre en négatif - en raison de promesses républicaines non tenues - leur rapport aux valeurs qu'est censée incarner la société française. Leur situation est paradoxale : ils sont citoyens, inscrits dans le territoire français, et néanmoins ils subissent un traitement différentiel et discriminant qui les disqualifie.

Indigènes de la nation

Qu'on ne s'y trompe pas. Les problèmes de la périphérie sont aussi les problèmes centraux de la société française. Braudel montrait déjà que le capitalisme marchand fonctionnait dans une relation asymétrique d'un centre à ses périphéries. Les périphéries aujourd'hui vont jusqu'aux plus lointaines frontières de l'économie-monde, mais s'installent aussi au sein des Etats-nations. Les marges sont au coeur de la nation et on pourrait ainsi dire que les banlieues, c'est notre "Sud" à nous. S'y condensent insécurité sociale - taux de chômage extrêmement élevé - et, il faut avoir le courage d'en parler, exacerbation de la question raciale. La République, en contradiction avec ses propres principes, paraît incapable d'intégrer ces jeunes Français qui se vivent comme les indigènes de la nation, comme s'il y avait toujours une marque, une trace d'une immigration lointaine qui pèse toujours sur eux. Les immigrés italiens ou polonais du début du siècle dernier se sont intégrés en une génération. Cela n'a pas toujours été facile, mais la République a su faire son travail.

En France, les quartiers dits "sensibles" - ils concernent près de 5 millions d'habitants - ont été l'objet depuis le début des années 1980 d'un traitement social continu grâce à la "politique de la ville". Il est donc faux de dire que ces quartiers ont été laissés totalement à l'abandon. La puissance publique est présente en banlieue sous de multiples formes. Il n'y a pas en France de ghettos de type nord-américain et le périphérique qui sépare Paris de ses banlieues n'est pas une frontière. Le rêve de promotion sociale n'est pas formellement interdit aux jeunes issus de l'immigration. La France n'est pas une société de castes ou d'apartheid. Mais trop d'espoirs, tels ceux portés par la "marche des beurs pour l'égalité" de 1983, ont été déçus.

Insécurité sociale

Une démocratie doit certes assurer l'ordre public et la paix civile, mais aussi l'ordre social. L'Etat mobilise en banlieue l'essentiel de ses pouvoirs régaliens - la police et la justice - pour lutter contre l'insécurité civile et la délinquance, mais laisse entre parenthèses l'autre aspect de l'insécurité : l'insécurité sociale. Il existe ainsi une tension, une contradiction entre l'affirmation de l'autorité sans faille de l'Etat répressif et son slogan de "tolérance zéro", et un laxisme de l'Etat face à la dégradation de la condition sociale de catégories populaires. Les jeunes des cités sont ainsi les cibles privilégiées de la volonté de l'Etat à manifester son autorité et en même temps les oubliés de la République sociale.

Les émeutes de novembre 2005 ont été une révolte du désespoir. Les émeutiers, qui n'étaient inspirés ou guidés ni par les gauchistes ni par les islamistes, avaient le sentiment de ne plus avoir de place ni d'avenir dans notre société. Il est bien sûr injustifiable de brûler des écoles, mais encore faut-il avoir l'honnêteté de reconnaître que l'école ne remplit pas dans ces quartiers le mandat d'égalité qui est le sien. L'échec scolaire entraîne l'échec professionnel. Les jeunes s'insurgent contre les discriminations dont ils sont victimes pour l'emploi ou le logement. C'est déjà un malheur d'être chômeur, mais pourquoi faut-il que s'y ajoute un sentiment d'injustice parce que, lors d'un entretien d'embauché, on a été éliminé sur la base de son nom ou de sa couleur de peau ? Le cumul des handicaps rend ainsi explosive la question ethnique et raciale.

Ethnicisation

A l'automne 2005, la France n'a pas été à feu et à sang. Mais, visiblement, l'avertissement et ce cri de désespoir collectif n'ont pas été entendus. Le moment de peur passé, on s'est soulagé en se disant qu'au fond la France peut vivre avec quelques explosions urbaines de temps à autre. C'est encore oublier que les marges concernent directement le centre. Pourquoi y a-t-il aujourd'hui une telle stigmatisation de la religion musulmane alors que 5 millions de musulmans vivent en France ? Ce soupçon permanent d'islamisme radical dirigé contre cette communauté, dans un contexte de guerre au terrorisme, empoisonne l'atmosphère et sonne comme une condamnation collective. Les enquêtes sociologiques montrent pourtant fort bien que plus de 80% des jeunes musulmans ont un rapport assez distant avec leur religion. Leur stigmatisation globale ne peut qu'accélérer le développement du communautarisme qui mettrait en danger l'unité de la nation. Actuellement, les banlieues ne sont pas encore des territoires ethniques, mais elles s'ethnicisent de plus en plus. Pourtant, on confond problèmes ethniques et problèmes avant tout sociaux. D'où la tentation pour ces populations stigmatisées de retourner le stigmate, de s'affirmer arabe, noire ou musulmane, à défaut de pouvoir être reconnues comme membres à part entière de la nation française. Force est de constater qu'une dynamique de séparation est en train de s'installer et que se creuse progressivement une distance entre ces populations marquées par leur origine ethnique et le reste de la société française.

Menace de sécession

La France est devenue un pays pluriculturel et pluriethnique. Il le sera de plus en plus. Il faut apprendre à accepter cette réalité. Il est donc gravissime que la République ne soit plus capable d'intégrer des gens qui ont un héritage culturel différent. Le Breton de souche que je suis est reconnaissant à la République. Grâce à elle, la Bretagne s'est modernisée tout en restant fidèle à elle-même. Pourquoi la République ne saurait-elle pas faire, comme elle l'a réussi pour de farouches Bretons, la même chose pour des gens dont la seule tare serait que leur père ou leur grand-père soient venus des anciennes colonies ? Quand on parle de jeunes de la "troisième génération", on en vient ainsi, comme le dit Etienne Balibar, à fabriquer "une catégorie sociale juridiquement et humainement monstrueuse, qui est la condition héréditaire d'immigrant". Immigré une fois, immigré toujours, de génération en génération, quelle que soit la nationalité acquise.

Cette coagulation de discrimination raciale et de dislocation sociale fait peser sur l'ensemble de la société une menace de sécession. Ce n'est qu'en restaurant les conditions d'exercice d'une pleine citoyenneté politique et sociale que l'on pourra la conjurer. La banlieue ne peut être abandonnée à elle-même parce que s'y jouent des défis qui concernent notre avenir commun. Il n'y a pas de fatalité à la dérive des banlieues. Depuis une vingtaine d'années, chercheurs et sociologues ont fait d'innombrables études de terrain et tiré à maintes reprises la sonnette d'alarme. Ce ne sont que des diagnostics. Les politiques ont tardé à expérimenter des remèdes. Le calme actuel est trompeur. Plus que jamais, les banlieues sont le chantier prioritaire.

Robert Castel

(Le Nouvel Observateur du 11 octobre 2007)

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