Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 14:17
Référendum : les femmes du Caire ne se laissent pas faire

Le Monde.fr | 16.12.2012 à 20h50 • Mis à jour le 16.12.2012 à 21h28 Par Christophe Ayad, envoyé spécial au Caire

Comme les premiers résultats officieux semblent le confirmer (54 à 57 % en faveur du oui), ce sont les électeurs du Caire qui ont voté le plus massivement contre le projet de Constitution présenté par le président islamiste Mohamed Morsi. L'opposition aux Frères musulmans semble être un phénomène urbain, chrétien, jeune... et féminin. Les femmes se sont mobilisées massivement dans la capitale égyptienne, lors du premier tour de scrutin, samedi 15 décembre, qui avait lieu dans une dizaine de gouvernorats regroupant un peu plus de la moitié des 51 millions d'électeurs inscrits.

SCÈNES VUES SAMEDI AU CAIRE

Alors que la nuit est déjà tombée depuis un moment sur la capitale, une foule compacte se presse devant l'école élémentaire de filles de la rue Moubtadayan. On est au cœur du quartier populaire de Sayeda Zeinab, où vit une petite classe moyenne gouailleuse et pieuse, qui vote généralement pour les Frères musulmans. A droite, les hommes en file indienne, à gauche, les femmes, nettement plus nombreuses et moins disciplinées. Les opérations de vote semblent plus longues côté féminin et ces dames s'impatientent. Elles sautillent d'un pied sur l'autre, frigorifiées par la fraîcheur nocturne. Mais, pour rien au monde, elles n'auraient renoncé à leurs sandales vernies et leur foulard scintillant. C'est jour de sortie.

 

L'officier de police en faction devant la porte tente de contenir la pression de la foule à grand peine. Les femmes le prennent à partie. "Mais tu veux nous empêcher de voter ou quoi ?" Il se défend comme il peut : "Mais c'est le juge qui traîne, je n'y suis pour rien moi." Soudain, la nouvelle se répand que la fermeture des bureaux de vote, déjà étendue de 20 à 21 heures, était repoussée à 23 heures. La foule se détend, pas pour longtemps. Un homme essaie de se faufiler dans leur file pour accompagner sa vieille mère. Il est soudain dénoncé par trois mères de famille déchaînées : "Laisse nous ta mère, on va en prendre soin et toi, sors d'ici ! Espèce de grugeur". Le type n'en démord pas et élève la voix, furieux d'être ainsi pris à partie par des femmes en public. Mais sa voix est vite noyée par celles, vociférantes, de ses voisines. Au bout d'un quart d'heure de hurlements, il est obligé de partir refaire la queue de l'autre côté, sous le regard mi-moqueur mi-compatissant des autres hommes.

 

"RENTRE TOUT SEUL SI TU AS ENVIE DE PARTIR, MOI JE VOTERAI."

"S'il faut passer la nuit ici, je dormirai sur le trottoir, s'emporte Bouthaïna. C'est la seule fois de ma vie que je vais voter sur une Consitution et c'est de ma vie dont il s'agit." Elle n'a pas lu le texte de la Consitution mais a écouté tous les débats à la télévision et à la radio. Elle votera non. Non parce que les droits des femmes ne sont pas mentionnés en tant que tels dans la nouvelle Constitution. Non parce que le droit à l'éducation des filles a été effacé. "Non parce que j'ai peur que l'article qui fait des femmes les 'garantes de la famille' serve à me mettre au chômage ou à m'obliger à travailler moins d'heures." Bouthaïna est fonctionnaire au ministère de la santé et son salaire est au moins aussi indispensable au foyer que celui de son mari. "Je m'occupe déjà de ma famille et ce n'est pas aux Frères musulmans de me dire combien de temps et comment je dois le faire. S'ils comptent réduire le chômage en renvoyant les femmes à la maison, je descendrai dans la rue."


Un mari qui vient de voter dit à sa femme de rentrer à la maison avec lui. "Mais je n'ai pas encore voté moi", se défend-elle. Il balaie l'argument : "Tant pis, on a passé assez de temps ici, allez, viens !" Elle s'insurge : "Rentre tout seul si tu as envie de partir, moi je suis venue voter et je voterai."

Partout, l'humeur est combative parmi les femmes de la capitale, voilées ou pas, conservatrices ou pas. Le numéro 2 des Frères musulmans et vrai homme fort de la confrérie, l'homme d'affaires Khaïrat Al-Shater, a pu le mesurer en se faisant huer par un groupe de femmes dans un centre électoral de Medinet Nasr, dans la banlieue du Caire (vidéo ci-dessous).

Au vu des résultats en province, cette effronterie n'a pas encore franchi les limites de la capitale. Mais les Frères musulmans ont assurément perdu une partie importante des citadines éduquées.

Partager cet article
Repost0
13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 13:52
Les députés suisses permettent aux homosexuels d’adopter
13 décembre 2012 à 11:53, LIBERATION.fr

Les parlementaires ont considéré qu'aucune étude scientifique sérieuse ne prouvait que les enfants élevés par des homosexuels subissaient un développement personnel négatif.

Libération

Les députés suisses ont adopté jeudi une motion permettant aux couples de même sexe d’adopter l’enfant de leur partenaire. Par 113 voix pour et 64 contre, la Chambre basse du parlement suisse a accepté la motion intitulée «Droit de l’adoption. Mêmes chances pour toutes les familles».

 
 

Le parti de la droite populiste (UDC) avait invité les députés à rejeter la motion, mais la majorité ne l’a pas suivie. «La majorité de la commission estime qu'à ce stade aucune étude scientifique sérieuse ne permet de conclure que les enfants vivant dans un contexte homoparental ou ayant été adoptés par des parents homosexuels aient un développement personnel négatif, ce qui pourrait justifier une réserve en matière d’adoption homoparentale», a ainsi soutenu le député socialiste Carlo Sommaruga.

 

«La majorité de la commission souligne également que le droit actuel est incohérent, puisqu’il permet l’adoption individuelle alors même que des personnes en partenariat enregistré ou en concubinage ne peuvent pas adopter d’enfants. Cela aboutit à des distorsions et à des situations absurdes», a-t-il ajouté.

La motion adoptée par les députés est toutefois une version allégée de celle adoptée au printemps par la Chambre haute du parlement suisse. Le 14 mars, le Conseil des Etats avait en effet mis de côté les réticences du gouvernement et des milieux conservateurs et accepté une revendication des organisations gaies et lesbiennes, en donnant le droit à toute personne adulte, quel que soit son état civil ou mode de vie, d’adopter.

Mais depuis, la commission juridique du Conseil national a décidé de modifier le texte, «en limitant l’adoption à l’enfant du ou de la partenaire». En Suisse, la loi sur le partenariat enregistré permettant aux homosexuels d'être partenaires, acceptée par le peuple en 2005, interdit aux couples homosexuels d’adopter.

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 14:02
Les douze salopards, l'éditorial de Claude Cabanes
L'Humanité, mercredi 12 décembre 2012

var img = '<div class="image">' + $(".resizer .image").html() + '</div>'; $(".resizer .image").remove(); $(".resizer .header").before(img);

Ce mercredi de décembre est, dit-on partout, le jour de gloire pour le chiffre 12. En voulant m’associer, un peu bêtement, à son triomphe, m’est venu aussitôt à l’esprit le titre d’un fameux film américain : les Douze Salopards. Et le hasard, décidément en forme aujourd’hui, m’a fourni, malignement, une autre série de 12 : les 12 dirigeants les plus rémunérés du célèbre « club » du CAC 40 de la Bourse. Et je ne sais pourquoi, j’ai rapproché instinctivement ces deux douzaines-là. Si, je sais pourquoi ! Parce que c’est le jour de la Conférence nationale contre la pauvreté…


Ils sont donc 12 (je triche un peu, en réalité, ils sont 14…), a avoir encaissé en 2011 – c’est un plafond qu’ils ont dépassé – plus de 4 millions et demi d’euros, soit 240 fois le revenu annuel d’un travailleur payé au Smic ! Il faut toutefois noter des nuances – que dis-je, des abîmes… – parmi eux : ainsi M. Agon, de L’Oréal, a été écrasé par M. Ghosn, de Renault, par 7 700 000 euros à 13 300 000 ! Qui est lui-même enfoncé par M. Lévy, de Publicis, etc. Derrière eux, il y a un gros peloton d’une centaine d’athlètes du patronat qui rament : oh, ils rament à 3 millions ou 2 millions d’euros par an… Ils peuvent tenir… D’autant qu’en 2010, leurs « paniers » (salaires, bonus divers, actions gratuites, indemnités en tout genre…) avaient déjà battu des records olympiques…

 

Évidemment, quand on sait que certains de ces seigneurs filent mettre à l’abri leur magot à l’étranger (il n’y a pas que les stars du cinéma, de la chanson ou du sport…), le niveau de la nausée monte… Évidemment, quand on sait que certains de ces entrepreneurs sont aussi d’implacables licencieurs dans leurs unités de production (chez Sanofi, par exemple, qui a détrôné Total, en tête du CAC), il y a de la rage dans l’air. Et, évidemment, quand on entendra le prochain discours sur la crise, et la nécessité en conséquence du garrot de l’austérité, l’esprit de révolte sera au rendez-vous… contre la machine à fabriquer des pauvres.

 

Donc, M. Arnault, de LVMH, a disposé en 2011 personnellement de plus de 10 millions d’euros. Donc, la même année, plus de 8 millions de Français 
ont vécu – ou plutôt ont survécu, et même parfois 
ont vécu si peu que cela ne mérite pas le beau mot 
de « vivre »… donc 8 millions, avec 964 euros par mois. 
Et le territoire de la pauvreté gagne du terrain tous 
les jours, au point que la moitié de la nation est hantée par cette détresse. Hier, le premier ministre a présenté 
le dispositif gouvernemental pour faire face au fléau. Certes, toute mesure nouvelle est louable, et la volonté 
de battre en brèche la droite, qui stigmatisait le peuple 
des pauvres, est la bienvenue. Mais enfin, M. Ayrault mettait en regard ce pacte de solidarité avec le pacte 
de compétitivité déjà connu ; le face-à-face est cruel : 
un peu plus d’un milliard environ pour les pauvres 
et 20 milliards pour les patrons… 
Il paraît que les marchés financiers n’ont jamais été 
aussi bienveillants à l’égard de la France.

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 13:34
Les députés PS vont créer un groupe de travail sur les exilés fiscaux
Par Elsa Conesa | 12/12 | 13:02 | mis à jour à 13:13 Les Echos

Bruno Le Roux, président du groupe à l'Assemblée, veut faire des propositions début 2013. Les réactions au départ de Gérard Depardieu se multiplient. La proposition de déchéance de nationalité est très critiquée.

Bruno Le Roux - AFP
Bruno Le Roux - AFP

Après le débat politique, le débat technique. Suite au départ en Belgique de l'acteur Gérard Depardieu , le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Bruno Le Roux, a indiqué ce mercredi matin sur iTélé qu'il mettrait en place un groupe de travail d'élus socialistes sur les exilés fiscaux, qui fera des « propositions » début 2013. « Si les chiffres qui sont annoncés sont réels, plusieurs milliards (...) perdus pour notre pays, il y a là un véritable problème », a-t-il dit.

 

 
 

Mardi, le député PS du Cher Yann Galut, avait carrément proposé de déchoir de leur nationalité les exilés fiscaux refusant d'acquitter l'impôt en France, suggérant « d'adopter une loi, à l'image de ce qui se fait pour les ressortissants américains, soumettant à l'impôt les exilés fiscaux . Faute de règlement du différentiel entre les impôts du pays qui les accueille et les impôts qu'ils auraient acquittés en France, ces exilés fiscaux se verraient déchus de leur nationalité française ».

L'« exit tax », une arme dissuasive

D'autres appellent plus simplement l'Etat à utiliser l'arsenal juridique à sa disposition. Sur son blog, le rapporteur général de la commission des Finances, Christian Eckert, incite ainsi l'Etat à « faire respecter le droit existant ». Pour échapper à l'impôt en France, les résidents étrangers doivent en effet pouvoir prouver leur présence hors du territoire au moins la moitié du temps. « Si les services fiscaux respectifs travaillent ensemble, c'est assez simple à vérifier », rappelle Christian Eckert.

 

L'« exit tax », mise en place par le gouvernement précédent constitue aussi une arme dissuasive, qui permet de taxer les plus-values latentes des biens des contribuables français souhaitant quitter le territoire. Elle est entrée en vigueur en avril dernier, et est en cours d'actualisation pour tenir compte du nouveau régime fiscal des plus-values, moins favorable que par le passé. Les plus-values des candidats au départ seront soumises, comme celles des résidents, au barème progressif de l'impôt sur le revenu, sauf dans certains cas comme celui des entrepreneurs. L'exit tax peut « dissuader les déplacements de capitaux pour réaliser hors-sol les plues-values et les versement de revenus », rappelle le rapporteur général.

Revoir l'intégralité des textes bilatéraux prendrait des années

Taxer les exilés fiscaux selon le droit français, comme le propose Yann Galut, serait en revanche très complexe à mettre en oeuvre. Les Etats-Unis, souvent cités en exemple, ont signé de longue date avec de nombreux pays des conventions fiscales spécifiques, leur permettant d'imposer les américains résidant à l'étranger, ce qui n'est pas le cas de la France. Revoir l'intégralité des textes bilatéraux prendrait des années. Et Paris n'a pas la même force de persuasion que Washington...

 

De son côté, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a jugé « assez minable », sur France 2, le départ de l'acteur. Selon lui, « ce comportement peu patriotique est quand même très minoritaire ». La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a quant à elle « déploré », sur RTL, cet exil, tout en rejetant une possible déchéance de nationalité. « La citoyenneté française est trop importante pour qu'on puisse en faire un argument politique conjoncturel ».

L'option de la déchéance de nationalité est critiquée aussi à droite. Le député du Front national Gilbert Collard a jugé que déchoir l'acteur de sa nationalité, « c'est l'empêcher de revenir », proposant une « espèce d'hypothèque fiscale sur les biens de l'exilé : quand il reviendrait, on pourrait lever l'hypothèque » .

 

Le député filloniste Eric Ciotti a, lui, pointé la nécessité d'une « harmonisation fiscale dans l'Union européenne, puisqu'avoir de telles différences entre notre pays et la Belgique doit nous interroger, qu'il y ait un tel matraquage fiscal par les socialistes français doit nous interroger ». Quant à l'ex-ministre UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, elle a trouvé « dommage » qu'Astérix et Obélix aient tous deux quitté la France, dans une allusion au départ (précédent) pour Londres du comédien Christian Clavier.

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 13:29
Après Mittal, Arnaud Montebourg menace maintenant Rio Tinto

LE MONDE | 12.12.2012 à 12h39 • Mis à jour le 12.12.2012 à 13h03

Officiellement, Arnaud Montebourg ne parle plus de Florange. "Je laisse le premier ministre se débrouiller (...). C'est son dossier maintenant ", a-t-il expliqué, lundi 10 décembre, lors d'un déplacement à Bruxelles. Mais, en privé, le ministre du redressement productif n'en démord pas : son idée de nationaliser l'aciérie mosellane d'ArcelorMittal, pour la céder ensuite à un repreneur, était la bonne, assure-t-il à ses visiteurs à Bercy.

Preuve de sa détermination, M. Montebourg n'entend pas abandonner le concept de nationalisation, même provisoire, qu'il a contribué à sortir du placard dans lequel la gauche l'avait placé. "Tout le monde s'y met ou s'y mettra", a-t-il assuré lundi, en marge du sommet des ministres européens de l'industrie, pointant notamment le pragmatisme des pays anglo-saxons en la matière.

Selon nos informations, son cabinet en serait déjà aux travaux pratiques et utiliserait à nouveau cette "arme de dissuasion massive" dans les négociations qu'il mène actuellement avec l'anglo-australien Rio Tinto, afin de l'obliger à céder dans des conditions acceptables son usine de fabrication d'aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), menacée de fermeture.

Les conseillers de M. Montebourg sont d'autant plus motivés qu'un certain nombre de documents laisse penser que la nationalisation de Florange n'avait rien d'un projet illusoire, comme l'a sous-entendu le premier ministre Jean-Marc Ayrault pour justifier la signature d'un accord avec ArcelorMittal.

Selon une note de dix pages rédigée par la directrice des affaires juridiques de Bercy, révélée par Le Canard Enchaîné et dont Le Monde s'est procuré une copie, "l'appropriation par l'Etat du site industriel de Florange" était ainsi parfaitement possible sur le plan légal.

 

"PROJET SÉRAPHIN"

"La nationalisation (...) peut ne concerner qu'un bien ou qu'un établissement", peut-on y lire, alors que Matignon expliquait la semaine dernière que "nationaliser une entreprise ou un secteur, on sait faire, mais un seul site en France d'une multinationale, c'est inédit et très risqué sur le plan juridique".

De même, Catherine Bergeal, la grande prêtresse du droit à Bercy, assure dans ce document que "le risque d'assimilation de la nationalisation à une aide d'Etat paraît faible". Autrement dit : la Commission européenne n'aurait sans doute rien trouvé à dire si l'Etat avait rétrocédé à un opérateur privé ce qu'il venait d'exproprier à ArcelorMittal, alors que l'entourage du groupe sidérurgique évoquait un risque de "concurrence déloyale".

Sur le plan financier, l'Apocalypse annoncée par M. Ayrault en cas de nationalisation de Florange, qui aurait coûté "plus de 1 milliard d'euros aux contribuables", comme il l'a une nouvelle fois rappelé mercredi sur France 2, paraît exagérée.

Dans un document daté du 28 novembre - "Projet Séraphin" - élaboré à partir des calculs du Fonds stratégique d'investissement (FSI) et du cabinet McKinsey, on apprend que si la reprise du site de Florange nécessitait bien "un besoin de financements (...) de 1,1 milliard d'euros", sur la période 2013-2015, seuls 630 millions devaient être apportés en fonds propres, les 470 millions restants devant être financés par endettement.

 

De plus, 110 millions de ces fonds propres devaient être fournis par les repreneurs du site, le Français Bernard Serin, patron du belge Cockerill Maintenance & Ingénierie (CMI), et le sidérurgiste italo-suisse Duferco, auxquels aurait pu s'associer le russe Severstal à hauteur de 110 millions lui aussi. "Au final, 410 millions d'euros d'argent public auraient au maximum été mobilisés", assure un proche des négociations. Bien loin du milliard de M. Ayrault.

 

Cédric Pietralunga

Partager cet article
Repost0
12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 12:37
Premier face à face demain entre direction et syndicats d’ArcelorMittal
12 décembre 2012 à 09:32, Libération

Occupation du site ArcelorMittal de Florange, en Moselle, le 6 décembre 2012. Occupation du site ArcelorMittal de Florange, en Moselle, le 6 décembre 2012.

Le sous-préfet a d'ores et déjà prévenu les syndicats qu'il ne s'agissait pas de renégocier l'accord.

Libération

Direction et syndicats d’ArcelorMittal se retrouvent jeudi pour un premier face à face depuis le compromis avec le gouvernement, à l’occasion d’un comité central d’entreprise extraordinaire réuni sur fond de grève et de défiance exacerbée des salariés.

 
 

En fin de semaine dernière, après des désillusions en cascade pour les syndicats de Florange et des salves de critiques contre le gouvernement, la direction avait tenté de désamorcer les tensions, se voulant rassurante tant sur la pérennité de ses activités en France que sur Ulcos, ce projet expérimental de captage/stockage de CO2.

Jeudi après-midi, la direction détaillera devant les représentants des salariés les engagements pris auprès de l’Etat français le 30 novembre alors que les hauts fourneaux et la filière liquide de Florange n’avaient pas trouvé de repreneur. Pour le site mosellan, le groupe a indiqué qu’il fournirait «une décomposition détaillée» des 180 millions d’euros d’investissements promis, affectés «dès le premier trimestre 2013», ainsi qu'«un calendrier prévisionnel».

ArcelorMittal va également devoir donner des précisions aux représentants du site de Basse-Indre (Loire-Atlantique), où l'«incompréhension» règne. Une grève a été lancée contre le projet de transfert des activités de laminage (amincissement des tôles) et décapage (suppression de la couche d’oxyde de surface) vers Florange.

 

 

ArcelorMittal a voulu réduire la voilure en raison d’un marché de l’acier en surproduction. Ainsi, Florange, qui emploie directement 2 700 personnes (en plus des 160 fournisseurs et sous-traitants et les 405 intérimaires du site), ne fabriquera plus de fonte. Les 629 postes dédiés à cette phase de production d’acier seront supprimés. La direction informera également jeudi les élus du CCE sur le plan social à venir, qui, François Hollande s’en est porté garant, ne comportera pas de licenciement sec.

Une note de Bercy sur la nationalisation

Le groupe promet «un dialogue social exemplaire pour parvenir à un accord collectif qui soit basé exclusivement sur le volontariat, les dispositifs de gestion des fins de carrière et la mobilité interne au site». Face à elle, la direction trouvera des représentants syndicaux amers. La nationalisation s’est envolée, les hauts fourneaux de Florange vont fermer au printemps 2013, et le projet Ulcos est reporté.

Une note du service des affaires juridiques de Bercy, citée par le Canard enchaîné, validait pourtant la faisabilité de la nationalisation repoussée par Matignon qui a prétexté a posteriori son coût (1 milliard). Les estimations «ne dépassent guère le demi-milliard d’engagement direct pour l’Etat», affirme le journal. La directrice des affaires juridiques du ministère de l’Economie, Catherine Bergeal, juge que «la nationalisation semble l’outil le plus adapté», selon le Canard enchaîné. Si certains syndicats s’accrochent à la nationalisation, d’autres se sont résignés au refus catégorique de Jean-Marc Ayrault.

Sur le terrain, en marge des visites d’Olivier Besancenot (NPA), le leader du PCF Pierre Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, le 10 novembre 2012 à Paris.Laurent (photo AFP, à droite) ou Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche), la «commission de suivi», chargée de vérifier l’application de l’accord, se met en place sous la houlette du sous-préfet François Marzorati. «On prend acte que nous allons être des acteurs», a dit le leader CFDT Le syndicaliste CFDT Edouard Martin de Florange répond aux questions des journalistes, le 6 décembre 2012 à FlorangeEdouard Martin (photo AFP, à gauche) à sa sortie de la sous-préfecture de Thionville, lundi. 

En revanche, pour Norbert Cima (FO), reçu mardi, cette instance n’apporte «aucune garantie». Mais le sous-préfet a prévenu ses interlocuteurs. La commission n’est pas «un lieu de renégociation d’un accord signé au plus haut niveau de l’Etat».

Partager cet article
Repost0
11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 12:03
PSA Aulnay : la CGT présente son «plan B»
10 décembre 2012 à 15:38

Alors que les négociations avec le groupe PSA battent leur plein, le syndicat estime que le site de Seine-Saint-Denis peut être sauvé, et réclame un apport en capital de 1,5 milliard d'euros par la famille Peugeot.

Libération

Un désastre industriel chassant l’autre, le sort de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, dont la fermeture est annoncée pour 2014, a laissé la une des gazettes aux hauts-fourneaux de Florange. «Nous, on ne demandera pas de nationalisation», sourit un responsable de la CGT, alors que le syndicat majoritaire du groupe automobile présentait, ce lundi, son «plan B» pour redresser le groupe. Objectif : maintenir l’activité à Aulnay, et obtenir que la famille Peugeot, actionnaire principal, remette 1,5 milliard au pot.

 
 

«Ce plan social est un plan financier, pas un plan industriel, estime Bruno Lemerle, délégué CGT sur le site de Sochaux. Il est dangereux, car il obère la capacité du groupe à réagir au retour de l’activité attendu pour 2016 ou peu après». Dévoilé en juin 2011 par la CGT, confirmé par PSA en juillet 2012 après un an de poker menteur, le «plan Varin», du nom du président du directoire du groupe, prévoit la fermeture d’Aulnay, où travaillent 3 000 salariés en CDI. Mais aussi 1 400 suppressions d’emplois à Rennes et 3600 sur d’autres sites.

Sous la pression du gouvernement et de ses salariés, le groupe a accepté, fin octobre, l’ouverture de négociations. «Aujourd’hui, il est clair que PSA veut licencier au plus bas coût possible, estime Philippe Mercier. Or, le gouvernement s’est mis en retrait des négociations, laissant face à face le groupe et les syndicats. Il est scandaleux qu’un gouvernement qui prétend être de gauche et faire de l’emploi sa priorité ne rentre pas dans la discussion. En procédant ainsi, il se rend complice de PSA».

«Maintenant, aux Peugeot de voir»

Le syndicat a donc présenté un scénario alternatif, sur la base des recommandations du cabinet Secafi, réputé proche de la centrale de Montreuil. «Ce plan coûte moins cher que le plan Varin, déclare Bruno Lemerle. Et même s’il coûtait plus cher, on le soutiendrait, parce qu’il est plus favorable pour les salariés.»

Première préconisation : un apport en capital de 1,5 milliard d’euros par la famille Peugeot et de ses sociétés financières, FFP et Peugeot Frères. «Il s’agit de récupérer une partie des six milliards d’euros qu’a coûtés la politique de distribution de dividendes et de rachat d’actions depuis treize ans, poursuit Bruno Lemerle. Quand Varin a voulu rattraper le retard de la globalisation, l’argent qu’il attendait des marchés européens n'était plus là. Aux Peugeot de voir s’ils veulent maintenir leur business ou pas. S’ils refusent, nous considérerions que la question du changement d’actionnaire principal est posée.»

Le volet industriel de ce plan alternatif prévoit, lui, de maintenir l’activité à Aulnay par une répartition plus équilibrée de la production sur les principaux sites PSA d’Europe de l’Ouest. «Le plan Varin prévoit que l’usine slovaque de Trnava fonctionne à 154% de ses capacités, c’est-à-dire en produisant jour et nuit. Ce sont des rythmes intenables. PSA fait le choix de surutiliser ses capacités de production pour augmenter sa rentabilité.»

Vers le tribunal ?

Sur le plan social, enfin, la CGT dénonce le «manque de rigueur» du plan Varin, qui ne prendrait pas en compte les effets d’un plan de départs volontaires en vigueur jusqu'à juillet. Le syndicat estime donc que le nombre de suppressions d’emplois doit être diminué de «plusieurs centaines», voire «plusieurs milliers». Faute de quoi, il menace de contester le plan social en justice. «Cela fait partie des hypothèses, même si c’est d’abord une arme dans la négociation», précise Bruno Lemerle. Les départs en pré-retraite font partie des sujets les plus discutés, les syndicats réclament leur ouverture des 55 ans, la direction proposant un congé pour les salariés à trente mois de la retraite à taux plein.

Contactés par Libération, les syndicats SIA (majoritaire sur le site d’Aulnay) et CFDT n'étaient pas disponibles immédiatement pour commenter le plan de la CGT.

Partager cet article
Repost0
11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 11:59
La pauvreté en pleine croissance
9 décembre 2012 à 22:16 (Mis à jour: 10 décembre 2012 à 11:53)

ARTICLE+DOCUMENTS Une conférence nationale s’ouvre aujourd’hui à Paris.

Libération

Une personne sur sept : la pauvreté n’est pas un fait marginal dans la société française. Des familles monoparentales ou nombreuses, des jeunes qui débutent dans la vie, des retraités… : 8,6 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian par l’Union européenne (soit 964 euros pour une personne seule en France, lire ci-contre). Un chiffre en forte hausse du fait de la crise économique. La question méritait donc bien une conférence nationale. Elle va réunir, aujourd’hui et demain, au Conseil économique social et environnemental (Cese), onze ministres, des représentants d’associations de lutte contre les exclusions, et les principaux intéressés : les personnes confrontées à la pauvreté au quotidien. Sept rapports (emploi, accès aux droits, minima sociaux, santé, famille et enfance, logement, surendettement) ont été remis au gouvernement pour nourrir les débats.

 

 
 

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, doit clore les débats demain et «décliner les grands axes d’un plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté», a indiqué hier à Libération un proche d’un ministre. Des mesures immédiates devraient être annoncées. Après avoir amorcé, début novembre, une mesure à 20 milliards d’euros en faveur des entreprises, le gouvernement veut montrer qu’il n’oublie pas les plus défavorisés. Avec, à la clé, des formules choc et bien rodées. «La compétitivité et la solidarité, ce sont les deux conditions du redressement de notre pays, souligne Marie-Arlette Carlotti, ministre aux Handicapés et à la Lutte contre l’exclusion. Elles se nourrissent l’une de l’autre. On veut marcher sur nos deux jambes.»


Cette conférence avait été demandée pendant la campagne présidentielle par le collectif Alerte, qui regroupe 35 associations engagées auprès des démunis (ATD-Quart Monde, Médecins du monde, Solidarités nouvelles face au chômage, Secours catholique, Emmaüs…). Cette requête faisait suite à un constat inquiétant : alors que Nicolas Sarkozy avait promis de «réduire d’un tiers» la pauvreté pendant son quinquennat, les chiffres montraient une évolution à l’inverse. Après avoir reculé à la fin des années 90 sous l’effet d’une croissance économique génératrice d’emplois, la pauvreté est repartie à la hausse. Entre 2004 et 2010 (dernière statistique connue), le nombre de personnes touchées s’est accru de 1,2 million, passant de 7,4 millions à 8,6 millions (pour le seuil à 60%).

 

Fait plus inquiétant : en déplaçant les curseurs vers le bas, les experts constatent une dégradation, y compris pour les plus pauvres parmi les pauvres. Ainsi, le nombre de ménages disposant de revenus inférieurs à 50% du revenu médian (803 euros mensuels pour une personne seule) s’est accru de 800 000, passant de 3,9 millions, en 2004, à 4,7 millions en 2010. Pire encore : si l’on descend encore un cran en focalisant sur les foyers aux revenus inférieurs à 40% du revenu médian (642 euros pour une personne seule), la tendance est aussi à la hausse : 1,5 million en 2004 et 2,1 millions en 2010. Un rapport du gouvernement au Parlement montre que loin d’être des profiteurs du système, les démunis ne font pas toujours valoir leurs droits. C’est spécialement vrai s’agissant des salariés pauvres : 68% d’entre eux ne demandent pas le RSA-activité voué à améliorer leurs revenus du travail.

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 10:49
En Corse, des femmes demandent à Hollande d'agir contre la violence
Le Monde.fr avec AFP | 21.11.2012 à 08h32 • Mis à jour le 21.11.2012 à 09h46

Des "femmes corses contre la violence" ont exhorté le président François Hollande à "agir sans attendre" pour mettre fin à la spirale criminelle qui ensanglante la Corse, dans une "lettre ouverte", publiée mercredi 21 novembre dans Libération.

Evoquant le "Manifeste pour la vie" rédigé en 1995 durant la guerre fratricide entre nationalistes qui dénonçait "la loi des armes", l'"inertie" des élus et des autorités et qui demandait"l'application de la loi", ces femmes considèrent qu'aujourd'hui "la situation a empiré", puisque la Corse est devenue "la région la plus criminogène d'Europe !" "Devant ce terrible constat, l'année dernière, la majorité des élus de l'Assemblée de Corse n'a pas jugé bon de débattre (...) d'une motion condamnant la violence", ajoutent-elles.

 

"AGIR SANS ATTENDRE"

"Durant toutes ces années, présidents et ministres de la République ont eu tous les moyens pour évaluer la gravité de la situation dans l'île, pour en analyser les causes et décider des solutions (notamment la mission parlementaire Henri Cuq en 1996, la commission d'enquête parlementaire Jean Glavany en 1998, les rapports annuels de la justice et ceux de la chambre régionale des comptes)". Aussi, demandent-elles à M. Hollande de "saisir l'urgence et la gravité de la situation (..) et d'agir sans attendre".

"Vous, président de la République, ne pouvez plus nous décevoir. Nous, Corses, citoyens normaux, attendons de vous, Monsieur le président, des réponses et des actes concrets", concluent-elles.

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2012 3 21 /11 /novembre /2012 08:49

25 novembre

Journée internationale de lutte contre les
violences machistes exercées contre les
femmes

Où qu'elles soient dans le monde, en France comme ailleurs, les femmes ne sont
ni entendues, ni crues. Ce qui se dit :

Tu n'as pas à te plaindre, ici il y a l'égalité, il y a pire ailleurs!
Vu comment elle s’habille, elle l'a bien cherché ;
Elle n’a pas vraiment dit non, au fond elle en avait envie ;
Tu n’as pas d’humour, t’as pas compris que c’était une juste blague !
Tu veux un CDI, va falloir être gentille…
Elles ont un problème relationnel dans leur couple ;
Les hommes ne peuvent pas contrôler leur sexualité, ce n’est pas de leur faute ;
Ils sont violents parce qu'ils sont pauvres ou étrangers ;
Ils sont violents parce qu'ils sont malades, alcooliques, traumatisés dans leur
enfance ;
Il est violent parce qu’il l’aime trop ;
Quand même, c’est le père des enfants !


STOP !!!!! RAS LE BOL


Nous disons que les violences, c’est :
Quand la parole des femmes est systématiquement mise en doute ;
Quand la majorité des plaintes sont classées sans suite ;
Quand la justice n’a pas les moyens d’appliquer les lois
Quand les professionnel-le-s n’ont toujours pas de véritable formation sur les
violences faites aux femmes ;
Quand la presse parle de « tournante » alors qu’il s’agit de « viol collectif » ;
Quand une prostituée ne peut pas porter plainte pour viol ;
Quand une femme est obligée de donner l’adresse de ses enfants, même s’il y a
des violences graves du père ;
Quand une femme continue à payer le loyer du domicile conjugal même partie ;
Quand une femme étrangère perd son droit au séjour parce qu'elle se sépare d'un
homme violent ;
Quand des femmes ont peur de sortir la nuit ;
Quand les associations n’ont plus les moyens d’accueillir les femmes.
Un homme n'est pas violent parce qu'il perd le contrôle.
Mais parce qu'il veut prendre le pouvoir sur une femme !


MANIFEST’ACTION
SAMEDI 24 NOVEMBRE 2012
15 H – PLACE SAINT-ÉTIENNE


AL, APIAF, ATTAC, CMDPF, Du Coté des Femmes, EELV, Faire Face,
MMF31,GRISELIDIS, Jules et Julie, MFPF 31, Mix-Cité 31, NPA, Solidaires, Sud étudiant.

Partager cet article
Repost0